Mathilde courait...Elle n'avait même pas prit la peine de prendre un petit déjeuner. Elle courait très vite, regardant sa montre par moments. Lorsqu'elle arriva devant son collège, essoufflée, la sonnerie retentit. Elle ralentit donc le pas. Lorsqu'elle aperçut un lapin qui la fixait. "Pff...je suis trop fatiguée et maintenant, j'ai des hallucinations...Ils sont sur qu'il n'y a pas de plantes hallucinogènes, dans le coin ?!" songea-t-elle un instant...

Mathilde était arrivée il y a à peine deux semaines dans ce collège rural...Elle a toujours été d'une nature solitaire et réservée. En général, elle séchait la plupart des cours depuis qu'elle était ici. Elle restait soir enfermée dans les toilettes avec son Mp3, soit elle errait dans les champs qui bordaient ce petit collège. Ce n'était pas la seule à ne pas aller en cours, ça, loin de là ! Sauf que les autres allaient en ville ou chez eux. Ce n'était pas bien grave, car la direction du collège était loin d'être très pointilleuse ! En dehors du collège, elle vivait une maison avec sa soeur et le fiancé de celle-ci. Elle ne le supportais pas ! 

Mais Mathilde avait toujours respecté sa soeur, donc, elle n'avait jamais songé ne serais-ce qu'une seule fois à partir. Et aujourd'hui, elle lui avait fait promettre de suivre une partie des cours, au moins...Mathilde avait rechigné, puis avait accepter de le lui promettre. 

Ce matin, elle assista donc aux deux heures de français du mardi. Alors qu’elle commençait déjà à s’endormir, quelqu’un arriva dans la salle…

-Bonjour… Nous avons un nouvel élève, transféré en urgence ce matin. dit la personne qui s’avéra être le Principal de ce petit collège campagnard

-D’accord, pas de problème, monsieur, j’ai de la place, dit donc Mme Flore, (même si sa deuxième phrase était inutile ; il y aura toujours de la place dans n’importe quelle classe de ce collège)

-Il est ici, derrière moi…

-Bonjour. Je suis Peter, on m’a dit que je rejoindrais la classe de 4eme A. Ou la B ? Je ne sais pas…

-La classe A ! cria une élève au dernier rang.

-Tais-toi Marie, lui reprocha la professeur, Peter, installe-toi…ici, à la place vide, à côté d’une autre place vi…Mathilde ?! Vous vous êtes jointe à nous, aujourd’hui ?! Bien, donc, à côté de Mathilde.

Mathilde, souffla et retira ses pieds de la chaise voisine pour « accueillir » son nouveau voisin.

-Salut…Tu t’appelles Mathilde ? Tu voudrais bien m’aider pour ça…Je comprend pas trop le fonctionnement ici…Alors ici….etc…etc…

-‘Lut, désolée, si tu voulais bavarder, c’est pas avec moi.

-Ok…Mais, tu ne me reconnais pas ?

-Ah, si t’es peut être le figurant dans « Harry Potter »…Nan, j’sais pas…

-Arrête, Alice, je suis White !

-Ok, vivement que ça sonne que je n’ai plus à te supporter !

-Aliiiiice, s’il te plait !

-Je-ne-m’appelle-pas-Alice. Compris ?

-Mais Ali…

-Stop et arrête de me parler. Déjà que c’est une exception que je sois en cours de français aujourd’hui !

-Si veux, je pourrais…

-NON ! Laisse tomber. Tout ce que je te laisse faire, c’est m’éviter.

-Ok, j’accepte de recommencer à zéro…si en plus tu as oublié Blood, Ace et les autres…ça pourrait peut être m’arranger, en fait…

-Quoi ?! Qui ?! Laisse tomber, tu dois avoir des problèmes ! Si tu veux savoir, j’ai le petit ami de ma sœur qui est médecin/psychologue…Laisse moi tranquille.

Sur ses derniers mots, Mathilde (enfin Alice^^) laissa couler une larme, se rappelant qu’elle avait été dans un long coma il y a quelques années…Et depuis, elle ne se rappelait que d’après cette période. Elle se leva et partit en plein milieu du cours sans réfléchir, comme ça, comme un coup de vent. Mme Flore la fixa, mais sans réagir. Dans ce petit collège, cela ne servait à rien aux professeurs de poursuivre les élèves. C’était même normal de se retrouver avec peu d’élèves dans une même salle…Mme Flore ne fit que souffler, car elle trouvait que Mathilde était l’élève la moins présente…Peter hésita à se lever, mais il attendit au moins la sonnerie, par politesse. Les autres, là-bas, lui avaient conseillé de rester discret au maximum.

Pendant ce temps, Mathilde était allongée dans un champs, en train de rêver. Elle avait les yeux fermés, quand elle entendit une voix qui lui était familière…

-Mathilde ? Que fais-tu là ? Tu pleures en plus ? Viens là…

Mathilde se releva, ouvrit les yeux et dit à la personne qui lui parlait (s’avérant être sa grande sœur) :

-J’ai…j’ai refait un autre rêve étrange, et…il y avait les mêmes personnes que d’habitude…

-Tu as séché les cours ?

-Oui…J’ai un voisin pathétique qui n’arrête pas de me harceler comme quoi je…

Mathilde se tut, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle parlait seule, dans son étrange rêve… Elle pleura, car elle se dit que les fameuses personnes qui reviennent encore et encore dans ses rêves devaient être des personnes à qui elle tenait qu’elle a dut oublier avec ce satané coma…Le pire avait été que les médecins étaient encore incapables de dire à quoi il avait été dû…

Elle se recroquevilla en mode « bulle de protection ».

-Ca va ?

Elle releva la tête, puis se releva complètement et partit ; c’était White…

-Attends-moi !

-NON, je te l’ai déjà dit !!! cria Mathilde, hors d’elle

-Mais…Pourquooooooi ?

-Qu’est-ce que tu me veux !!!!

-Que tu reviennes au royaume ! Pour ça en plus, il faudra que tu boives à nouveau la potion…

-Non, je ne buerais jamais aucun mélange fait par toi, ça serait trop louche…

-Tu veux que je te le donnes comme la dernière fois ?

-C’est…C’est-à-dire ? J’ai été dans un long coma pendant 399 jours ! Plus d’un an ! Comment veux-tu que je saches !

-D’accord, on devra attendre un peu alors, je pense qu’il ne faut pas trop te brusquer. Mais est-ce que je peux au moins t’appeler Alice ?

-Ok, si ça t’amuse…

Mathilde (enfin Alice, maintenant^^) s’en alla. Elle s’arrêta devant chez elle sans rentrer. Après une bonne heure, elle était presque sûre que la maison était vide. C’est lorsqu’elle poussa la porte qu’elle osa dire :

-Marine ? Tu es…

-Elle n’est pas là.

-…

-Tu n’es plus obligée de m’ignorer, maintenant que je vis avec vous deux…

- Tu ne trouves pas bizarre que ce soit la seule chose dont je me souviens ? La chose que je souhaite le plus oublier au monde…ce que tu m’as fait…

-Curieux, oui. Ne t’inquiète pas, je suis aussi enthousiaste que toi à l’idée de se voir l’un/l’autre…

-Tais-toi, Martin, tu m’énerve encore plus, tais-toi…

Elle s’enferma dans sa chambre, pleura un bon coup et écouta en boucle les Beatles.